Au lendemain de l’adoption de loi sur le service garanti dans le transport aérien par l’Assemblée nationale, le PDG de la compagnie aérienne française a chiffré le coût de la dernière grève du personnel navigant commercial (PNC) à 20 millions d’euros. Entendu par l’Assemblée Nationale mercredi sur son plan d’économie, Alexandre de Juniac, accompagné de Philippe Calavia, directeur financier d’Air France, est revenu sur l’impact de la grève des hôtesses et stewards du 29 octobre au 2 novembre 2011. Il en a estimé l’impact à 20 millions d’euros pour la compagnie. Selon Philippe Calavia, Air France « dégage de 30 à 35 millions d'euros de chiffre d'affaires par jour (...). La perte d'une journée ou d'une fraction est énorme puisque nous avons plus de 50% à 60% de coûts fixes. Chaque fois qu'on perd 10 millions de chiffre d'affaires, on économise 3 ou 4 millions de coûts variables [redevances, carburant, NDLR] mais le reste reste à la charge de l'entreprise ». Pour rappel, les PNC d’Air France s’était mis en grève contre la réduction des équipages. Si dans les deux premiers jours, la compagnie avait dû annuler jusqu’à 80% de ses vols, la situation s’était ensuite nettement améliorée après le retrait de deux syndicats minoritaires (CFTC et CFDT). Ce chiffrage intervient au lendemain du vote par l’Assemblée Nationale du service garanti dans le transport aérien qui vise à faciliter la vie des passagers en cas de conflit social dans les aéroports ou les compagnies aériennes, grâce à la déclaration individuelle de participation 48 heures avant le jour de grève et la publication des prévisions de trafic 24 heures à l’avance. Mais plusieurs syndicats estiment qu’il s’agit d’une atteinte au droit de grève et ont déjà déposé un préavis courant du 6 au 9 février 2012, avant l’examen du texte par le Sénat le 15 février – et avant les vacances.