Nouvelle victoire pour les « indignés » de Corse. La cour d’appel de Bastia a débouté hier la compagnie aérienne française qui contestait la validité de l’astreinte qui lui est imposée en attendant qu’elle engage en contrat à durée indéterminée les 45 employés en contrat à durée déterminée qui campent dans les aéroports d’Ajaccio et Bastia. Air France devra payer et la note est salée. Le mois dernier la compagnie devait déjà plus de 3 millions d'euros aux 45 jeunes qui campent dans les aéroports de Bastia et d'Ajaccio depuis près de 70 jours. A la fin du mois, le tribunal des prud’hommes a encore augmenté ce montant, imposant à Air France de verser 6.000 euros par jour et par salarié, tant que la signature d'un contrat à durée indéterminée n'est pas effective. Depuis fin octobre, des employés d'Air France occupent jour et nuit les aéroports d'Ajaccio et de Bastia pour dénoncer le refus de la compagnie de titulariser ces salariés. La compagnie a bien tenté de les faire expulser par les forces de l’ordre, mais deux tribunaux (de Bastia et de Bobigny), ont rejeté sa demande, jugeant la situation non-urgente et sans « risque d’aggravation ». Les « indignés » risquent donc de rester encore quelques temps dans les halls. En effet, malgré ces condamnations, la direction continue de refuser leur titularisation, expliquant ne pas être en mesure d'intégrer ces personnels en raison de ses difficultés économiques en Corse.