L’avionneur franco-italien, spécialiste de l’avion à hélice, a connu une année record avec 150 commandes et 50 livraisons (dont ses premiers 72-600) au compteur. Des chiffres qui lui donnent des ailes et le poussent à envisager la construction d’appareils à 90 places. ATR continue sur sa lancée. Après avoir engrangé 113 commandes en 2007, elle en a signé 150 cette année, dont 43% auprès de six nouveaux clients, dont Filippo Bagnato, le pdg d’ATR, qui n’a pas voulu dévoiler l’identité. Son carnet de commande atteint aujourd’hui environ 270 appareils à livrer. Les commandes d’ATR représentent maintenant 80% des ventes totales d’appareils de 50 à 90 places, en intégrant les jets comme les CRJ de Bombardier ou les E170 et E175 du brésilien Embraer. Côté construction, ATR a aussi connu une année faste, avec près de 50 appareils sortis d’usine. Et l’avionneur va augmenter la cadence. Il prévoit de livrer 72 appareils en 2012 et 85 en 2014. Surtout ATR a livré cette année ces premiers ATR 72-600 (en août à Royal Air Maroc, puis Azul Linhas Aereas Brasileiras, la société de leasing Air Lease Corporation et Caribbean Airlines), avec son nouveau moteur Pratt & Whitney, une charge utile accrue, une consommation plus faible et une cabine totalement revue. Le modèle 42-600 devrait être certifié dans les semaines, voire jours, à venir et être livré à ses premiers clients courant 2012. Fort de ces succès, ATR voit encore plus loin. Il ambitionnerait de développer des appareils plus gros, proposant 90 places (au lieu d’un maximum de 70 actuellement). Mais cette nouvelle étape risque de se heurter à l’un de ses actionnaires, EADS, car ces avions viendraient en concurrence avec le plus petit des Airbus, l’A318, d’une capacité de 107 passagers.