La sortie de crise ne s’annonce pas sous les meilleurs hospices en ce sixième jour de grève des agents de sûreté dans les aéroports français. Trois syndicats (CGT, FO et la CFTC) ont claqué, en fin de matinée, la porte des discussions entre agents et sociétés de sûreté aéroportuaires. De leur côté, les deux principaux syndicats de policiers refusent d’être des « briseurs de grève », alors que le gouvernement a annoncé hier que des policiers et des gendarmes pourraient remplacer les grévistes. Bien que la situation dans les aéroports se soit nettement améliorée aujourd’hui, avec seulement d’importantes files d’attente aux portiques à Roissy CDG et quelques minutes de retard à Lyon, le gouvernement craint de nouveaux problèmes à partir de ce soir avec une nouvelle vague de départs pour Noël. Nicolas Sarkozy est lui même monté au créneau ce matin sommant les ministres de Transports et de l’Intérieur de mettre fin au mouvement dès aujourd’hui. Mais à Roissy, où a enfin lieu une négociation entre les agents et les sociétés de sûreté aéroportuaires sous l’égide d’un médiateur, le climat reste très tendu. La CGT, FO et la CFTC ont en effet claqué la porte en fin de matinée, car du côté du patronat, on refuse de parler d’une augmentation de salaire, pourtant principale revendication des grévistes. Ces derniers demandent aussi qu’Aéroports de Paris, le donneur d’ordre, participe aux négociations. Par ailleurs, la solution envisagée hier par le ministre de l’Intérieur –faire appel à 300 agents de la Police aux frontières et 100 gendarmes des transports aériens pour effectuer les fouilles- risque d’être difficile à mettre en place. Les Préfets, seuls habilités à prendre cette décision s’ils estiment que les attentes sont trop longues, n’y ont toujours pas eu recours. Mais les principaux syndicats de policiers, Unité police SGP-FO et Alliance, ont d’ores et déjà fait savoir qu’ils sont hostiles au recours des forces de l'ordre en lieu et place des grévistes, estimant qu’ils joueraient ainsi le rôle de « briseurs de grève ». Selon eux, il y a de plus une contradiction à faire appel à des fonctionnaires, alors même que le gouvernement a décidé en 2003 de privatiser la sécurité aéroportuaire.