Le projet de Bruxelles, qui veut mettre aux enchères les nouveaux slots dans les aéroports européens, provoque la bronca de l’ensemble des compagnies aériennes européennes, low cost, charters, arabes… L’idée de modifier le système d’attribution des créneaux d’atterrissage et de décollage (slots) dans les aéroports européens n’est pas nouvelle (dès novembre 2010, les associations des compagnies européennes, des compagnies à bas coûts, des compagnies charters et des compagnies arabes avaient notifié à Bruxelles leur opposition), mais un texte doit être examiné le 30 novembre par la Commission Européenne. Cette dernière espère que la mise aux enchères des nouveaux slots (au lieu de les distribuer gratuitement à condition d’être utilisés au moins à 80 %, comme c’est le cas aujourd’hui) permettra de résoudre le problème des aéroports saturés. Mais les transporteurs aériens n’ont pas le même avis. Le directeur général France d'Emirates relève que ce changement avantagerait les compagnies les plus riches au détriment des plus petites. Et d’après l’Association des compagnies européennes (AEA), elle ne résoudra pas non plus le problème du manque de capacités des aéroports saturés, comme le montrent les exemples d’Heathrow et Gatwick à Londres qui utilisent déjà ce système. Quant à Air France, elle met en avant la crise économique, estimant que ce système engendrera de nouveaux coûts. Un argument entendu en France par le ministère des Transports qui compte aussi s’opposer au projet, selon Challenges. En effet, les transporteurs aériens paieront déjà bientôt une nouvelle taxe : la taxe carbone mise en place à partir du 1er janvier 2012 en Europe. Enfin, beaucoup de questions cruciales restent en suspens : qui dirigera les enchères ou encore, comment et par qui sera géré l’argent ? Et surtout à qui ira-t-il ? Les Commissaires européens doivent décider le 30 novembre, s’ils présenteront ou non ce projet aux Conseils des ministres européens des Transports le 12 décembre prochain.