All Nippon Airways (ANA) surprend les analystes et experts en entraînant ses pilotes à la conduite de ses B787 Dreamliner pendant cinq semaines alors que Boeing certifiait que « l’interface » du cockpit similaire au B777 permettait de faire permuter en une semaine  les pilotes d’un appareil à l’autre. Après plus de trois ans de retard dans son programme de développement, ANA, compagnie de lancement pour le B787 Dreamliner, en est quitte pour rajouter un peu plus dans les délais. Elle entraîne ses pilotes à son pilotage pendant cinq semaines, surprenant de nombreux analystes. Notamment parce que Boeing avait vanté le cockpit de son avion dernier né comme ayant des caractéristiques de pilotage très proches de celui du B777, et que donc les pilotes,  habitués au pilotage du 777, apprendraient en une semaine à voler sur un 787. ANA possède 49 B777 et a commandé 55 787 Dreamliner. Un entraînement de cinq semaines au lieu d’une seule représente un vrai surcoût par rapport au plan initial annoncé. 11 jours d’entraînement chez Continental « Nous avons ajouté ce que nous pensions nécessaire » dans la formation, a indiqué dans une interview la semaine dernière le capitaine Hideaki Hayakawa, le responsable formateur d’ANA, indiquant que le plan de formation initial de Boeing avait des « lacunes importantes ». Des experts cités précisent que les Japonais sont reconnus pour prendre un maximum de précaution dans l’introduction de nouveaux modèles d’avions, et que par conséquent, les cinq semaines de formation ne seront pas forcément suivies par toutes les compagnies. United Continental par exemple, a déjà annoncé qu’il prévoyait 11 jours d’entraînement pour ses pilotes de Dreamliner. Roei Ganzarski, chef de département entraînement en vol de Boeing, a indiqué qu’ANA avait opté pour des « étapes supplémentaires », un choix fait en accord avec les autorités japonaises de régulation aérienne, sans fournir d’autres indications sur le programme d’entraînement des autres compagnies aériennes. Airbus en profiterait-il ? Malheur des uns fait le bonheur des autres. The Wall Street Journal avance qu’Airbus profiterait du temps d’entraînement plus long que prévu du 787 pour promouvoir ses propres avions, notamment parce que l’entraînement est plus rapide et donc moins coûteux pour les compagnies, le journal se gardant bien de préciser que bien évidemment, aucun porte-parole d’Airbus ne s’aventurerait à le dire ainsi à haute voix. Rappelons qu'Airbus doit mettre en service commercial son A350, le concurrent du 787, à partir  de fin 2013 et qu'il aimerait que celui-ci connaisse le même succès commercial que le Dreamliner qui en est plus de 800 commandes (contre plus de 550 pour l'A350). Pour rappel, l’un des deux B787 reçus par ANA a eu dimanche dernier le premier incident sur un vol régulier de son histoire (sans gravité faut-il le souligner). Une alarme a signalé un problème de valve hydraulique, ce qui a obligé le pilote à actionner manuellement le train d’atterrissage principal. Boeing a confirmé avoir apporter sur place son assistance technique et que le B787 en question était « retourné en service » dès le lendemain.