L’ensemble des compagnies aériennes réunies au sein de l'Association internationale du transport aérien (Iata) appelle l’Union Européenne à renoncer à son projet de les intégrer dans son programme de permis d'émission de CO2 en raison de la crise économique. La taxe carbone européenne a décidément beaucoup d’ennemis. Après les Etats-Unis s’apprêtant à voter une loi interdisant à leurs compagnies de payer, après les 26 pays qui doivent faire valoir leur opposition lors de la prochaine réunion de l'Organisation de l'aviation civile internationale (ICAO) mercredi prochain, c’est au tour de l’Iata de redire son opposition à cette taxe qui entrera en vigueur le 1er janvier 2012. Mais cette fois-ci, l’argument invoqué ne porte pas seulement sur l’unilatéralité de la décision européenne, mais avant tout sur ses conséquences économiques. Les compagnies aériennes jugent en effet que le dispositif accroîtra leurs coûts au moment où l'on redoute que la croissance mondiale ne faiblisse. Selon leurs évaluations, le système des permis de polluer coûtera 1,2 milliard d'euros aux compagnies aériennes mondiales dès 2012, un montant qui représente un quart du bénéfice mondial du secteur estimé pour 2011. Et d’après Tony Nyler, directeur général de L'Iata, elles ne sont pas en mesure de répercuter ce coût sur leurs passagers. Bien qu’elles ne s’opposent pas à la mise en œuvre d'outils de lutte contre la pollution, les compagnies aériennes  demandent à l’Europe de trouver un autre moyen via une coopération au sein de l’ICAO.