Le gouvernement indien décidera le 27 octobre 2011 s'il va injecter de nouveaux capitaux dans la compagnie aérienne Air India, et surtout si l'achat de Boeing 787 Dreamliner a toujours un sens. La compagnie nationale avait commandé 27 Dreamliner au constructeur américain, pour une valeur totale de quatre milliards de dollars, et les deux premiers exemplaires devaient être livrés en décembre. Mais les trois ans de retard du programme pourraient être fatals, Air India étant aujourd'hui en grande difficulté financière. Le gouvernement pourrait décider alors soit l'annulation de la commande, soit sa réduction ou un report des livraisons. Selon un rapport envoyé au Parlement indien en septembre dernier, la décision en 2005 d'acquérir un grand nombre d’avions, basée sur des dettes ou des emprunts, était une "recette pour le désastre". Air India avait opté pour 68 Boeing long-courrier (dont les 787) plus 43 Airbus A320 pour Indian Airlines, avec qui elle a depuis fusionné. Le plan de restructuration lancé par le PDG Rohit Nandan, arrivé à son poste en août, inclut entre autres le retour de 22 appareils pris en leasing et l'immobilisation de 25 autres trop gourmands en carburant. Même si elle estime le Dreamliner essentiel à son développement, Air India a laissé la décision au gouvernement, qui après tout doit les payer. Et elle a arrêté la formation des pilotes et équipages jusqu'à décision, et remis à plus tard toute annonce d'ouverture de nouvelle route. Rappelons que Star Alliance a récemment refusé de donner un accord favorable à l’intégration d’Air India parmi ses membres, en raison de ses dettes selon certaines sources.