Un syndicat belge a annoncé le dépôt d'une plainte au tribunal de Charleroi pour huit employés de la compagnie aérienne low cost Ryanair, qu'elle accuse de pratiques illégales. La Centrale Nationale des Employés (CNE) entend dénoncer les conditions d'emploi imposées par la compagnie à bas coûts irlandaise à ses personnels de cabine en Belgique, comme le paiement de l'uniforme, l'obligation d'habiter à moins d'une heure de l'aéroport, ou la facturation de frais administratifs en cas de démission. Des pratiques qui seraient interdites par le droit belge, mais pas par celui irlandais que suit la low cost. Ryanair et Crewlink, sa partenaire qui fournit des employés aux compagnies aériennes, sont visées par l'action judiciaire. Comme le rapporte notre lecteur Michel Charlot, Ryanair a de nouveau répondu hier dans les colonnes du quotidien Le Soir aux accusations portées contre elle par la CNE, précisant que le coût annuel de l'uniforme est de 325 euros au lieu des 360 annoncés et fait l'objet d'une allocation d'un montant égal, que le personnel ne dépasse pas les limites autorisées (900 heures de vol par an, 100 heures max par mois) et a 31 jours de congé par an et un week-end de trois jours toutes les deux semaines, ajoutant au passage que le salaire moyen annuel est de 25 000 euros. Les autres arguments avancés sont d'ordre légal et déjà entendus dans d'autres affaires: les délais de préavis et les autres conditions de travail sont conformes à la législation du travail et au droit irlandais, et les employés de Ryanair travaillent sur des avions immatriculés en Irlande (qui sont considérés comme territoire irlandais) et donc soumis au droit irlandais, "ce qui a été reconnu par les tribunaux espagnols, allemands, italiens, norvégiens et belges à qui le cas a été soumis". Tout cela rappelle évidemment la décision de Ryanair de fermer sa base à Marseille après l'ouverture de poursuites judiciaires pour travail dissimulé, et relance une fois de plus le débat entre les droits nationaux et les législations européennes. La low cost n'a pas réagi officiellement à l''annonce d'une action judiciaire, mais rappelait que les 100 postes à pourvoir en Belgique ont reçu plus de 5000 candidatures.