Un premier rapport d’enquête sur le crash du Boeing 727 d’Hewa Bora Airlines (au moins 83 morts) du 8 juillet dernier à Kisangani (nord-est de la République démocratique du Congo) a été remis au ministère des Transports congolais. Il met en cause à la fois le pilote, la compagnie aérienne et les autorités aéroportuaires. Les boîtes noires n’ayant pas encore été décryptées, ce premier rapport, publié à Kinshasa par le journal Soft, n’explique pas les circonstances précises du crash. Mais il relève nombre de dysfonctionnements pour le moins alarmants. D’après le rapport, le pilote aurait mal évalué les conditions météorologiques à l’aéroport de Kisangani où sévissait un violent orage. Pourtant, il aurait été prévenu au départ de Kinshasa par l’un de ses collègues. Mais bien plus étonnant, on apprend que le commandant de bord n’avait pas renouvelé sa licence pour voler sur un Boeing B727 : il devait soit passer au simulateur de vols soit suivre un cours de rafraîchissement au sol, complété par un contrôle en ligne. Par ailleurs, l’avion, qui accusait 46 ans d’âge et 52 613 heures de vol, transportait 125 passagers pour 118 sièges. Hewa Bora, dont le PDG est désormais introuvable, est donc mis en cause pour avoir modifié l’immatriculation de l’appareil, mais aussi pour avoir aligné un pilote non qualifié. Le rapport émet également plusieurs griefs à l'égard des autorités aéroportuaires. Dans la tour de contrôle de Kisangani, les contrôleurs aériens n’ont pas non plus leur licence. Les techniciens qui réalisent les prévisions météo auraient dépassé l’âge de la retraite et leur matériel ne fonctionne plus. Ils en sont donc réduits à émettre des prévisions empiriques. Enfin, le matériel de secours anti-incendie n’est pas aux normes, et le premier camion s’est embourbé à 50 mètres de l’épave en feu. Pour rappel, un Boeing B727 de la compagnie Hewa Bora Airlines,  en provenance de Kinshasa, a raté son atterrissage le 8 juillet 2011 à l’aéroport de Kisangani, alors que les conditions climatiques étaient particulièrement difficiles avec de fortes pluies et une visibilité réduite. L'appareil a accroché des arbres et s’est écrasé à 300 mètres de la piste, en pleine forêt équatoriale avant de prendre feu. On a décompté au moins 83 morts et près d'une quarantaine de survivants.