Les négociations entamées dimanche entre la compagnie aérienne Air Algérie et ses personnels navigants suite à quatre jours de grève ont été suspendues dimanche après quelques minutes seulement. Le personnel navigant commercial de la compagnie nationale algérienne a juste pris le temps d'évoquer l'un des points clés de ses revendications, la réintégration des grévistes licenciés, avant de quitter la table des négociations à Alger. Leurs représentants estiment que si la promesse de les "réhabiliter" a été faite, elle n'a toujours pas été suivie d'effets sur le terrain - alors qu'eux-mêmes ont accepté de reprendre le travail avant l'ouverture de discussions. Une nouvelle réunion est prévue à Alger ce lundi 18 juillet en début d'après-midi, mais elle ne se tiendra que si des actions concrètes ont été constatées et que les licenciés ont été réintégrés. Les PNC ont également refusé la demande de "silence radio" envers la presse faite par la direction d'Air Algérie. Le nouveau PDG de la compagnie, Mohamed Salah Boutlif, s'était pourtant déclaré optimiste avant le début des négociations, pariant même sur un accord avant la fin de la journée. Une déception de plus donc pour le dirigeant, déjà désavoué par son gouvernement afin de faciliter une sortie de crise et permettre aux milliers de passagers bloqués pendant quatre jours dans les aéroports d'Algérie et de France de prendre enfin l'avion. M. Boutlif a annoncé trois axes de discussion: amélioration des conditions socioprofessionnelles, alignement des statuts des PNC sur ceux des pilotes, et création d'une direction spécifique aux PNC. Mais il a aussi plaidé pour une augmentation "homogène" des salaires, refusant l'approche "corporatiste" du personnel de cabine qui veut être payé comme les pilotes - soit une augmentation de 106%, quand lui ne propose qu'une hausse de 20%. La grève aurait coûté plus de 5,2 millions de dollars à Air Algérie pour les seuls vols internationaux, 20 800 des 34 000 passagers prévus n'ayant pu prendre l'avion pendant les quatre jours qu'aura duré le mouvement social.