Stavros Papaionnou, président directeur général de la compagnie aérienne  Hewa Bora, dont un avion s’est écrasé le 8 juillet faisant 80 morts, s’est expliqué publiquement sur les causes du crash, en tirant la couverture à lui. Selon lui, la faute appartient à la tour de contrôle. « C’étaient des stagiaires, la tour de contrôle l’a envoyé dans un enfer », a lancé en guise d’explication Stavros Papaionnou, PDG d’Hewa Bora, à propos de l’autorisation d’atterrir donnée par les aiguilleurs du ciel de l’aéroport de Kisangani alors que les conditions météorologiques étaient épouvantables avec une forte pluie et des orages. « L’erreur est individuelle. Oui, il y a eu erreur. Oui, il fallait fermer l’aéroport. » Toujours à la décharge de la compagnie Hewa Bora, l’avion, un Boeing 727 de plus de 30 ans d’âge, était « en parfait état de navigabilité », selon le PDG. Ce n’est pas non plus la faute du pilote, qui selon lui avec 7 300 heures de vol, dont plus de 5 000 en B727, était assez expérimenté. Pas de panne technique, pas d’erreur de pilotage, pas de responsabilité de la part d’Hewa Bora, donc, mais la plus grande responsabilité reviendrait à la Régie des voies aériennes, RVA, et plus précisément d’un aiguilleur « stagiaire », qui aurait décidé un atterrissage « dans un enfer », en décidant en outre de lui octroyer la moins bonne des deux pistes, la 31 pas assez dégagée. Du coup, le B727 a accroché un arbre  et s’est crashé. Une explication partiellement corroborée par Martin Kabwelulu, ministre des Transports par intérim, qui pense à une erreur de guidage au vu des conditions météo ainsi qu’à une surcharge de l’avion, comme causes du crash. Il faut tout de même relever au passage que la surcharge de l’appareil est de la responsabilité de la compagnie. Enfin pour le président, le crash de l’un de ses appareils ne remet pas en cause, la poursuite de l’activité de transport de passagers par sa compagnie. Enfin, il y a eu un second crash d'un DC-9 de cette même compagnie mi-avril 2008 faisant 50 morts. "Les deux crashs ont un point commun, a insisté le PDG, la mésentente avec la tour de contrôle." Les explications du PDG d’Hewa Bora, convaincront-elles les familles de victimes décédées ? Pas sûr, d’autant qu’au moins un Airbus A320 d’après l’AFP, aurait atterri peu de temps auparavant, soit dans les mêmes conditions climatiques. En outre, comment se fait-il que des personnes étaient embarquées dans ce vol alors qu'elles n'étaient pas inscrites sur la liste des passagers ? L'Association africaine de défense des droits de l'homme (Asadho) a quant à elle réclamé  la "mise en place d'une commision indépendante qui mènera à une enquête crédible et sérieuse." Hewa Bora fait partie comme toutes les autres compagnies aériennes de République démocratique du Congo (une cinquantaine), de la liste noire européenne, c’est-à-dire interdites de survol du ciel européen, car ne répondant pas aux normes de sécurités de l’aviation civile.