Jamais il n’avait été vendu autant d’avions moyen-courriers pendant un salon aéronautique. Plus de 650 exemplaires vendus de l’Airbus A320 NEO, la version classique de l’A320 avec un nouveau moteur permettant d’économiser 15 % de carburant. Plus de 1 000 depuis son lancement il y a six mois, « ce qui en fait de loin l'appareil le plus vendeur de l'histoire de l'aviation commerciale », se targue l’avionneur européen. Un record. Désormais, tout le monde a les yeux tournés vers Boeing afin de savoir quelle sera sa décision concernant son Boeing 737 en concurrence directe avec l’A320. Le remotoriser comme Airbus, ou en refaire un tout nouvel avion, encore plus performant en utilisant au maximum les matériaux composite, plus légers, ainsi qu’une architecture faisant la part belle à l’électricité, à l’instar du B787 Dreamliner ? Sauf qu’un tel avion ne serait pas opérationnel avant environ 2025, c’est-à-dire assez pour qu’Airbus engrange pendant une décennie le plein de commandes avec l’A320NEO. Pourtant l’avionneur américain se donne le temps : pas de décision avant la fin de cette année au plus tôt. Ce qui est sûr, c’est que Boeing planche sur la stratégie, à savoir s’il sera capable de fabriquer un tout nouvel avion sans les retards inhérents (3 ans pour le B787, mais il en sera de même pour deux versions de l’A350 d’Airbus récemment annoncées avec deux ans de retard en raison de modifications dans son concept selon La Tribune). Boeing qui réfléchit encore de savoir si l’état de la Recherche & Développement en termes de matériaux composite sera assez avancé lors de sa décision définitive, mais aussi et enfin, s’il ne se fera pas piquer des clients fidèles par son grand rival d’ici la venue, forcément tardive, de son nouveau prototype. Jusqu’à aujourd’hui, c’est cette  dernière option qui tenait la corde, semble-t-il. Mais l’avalanche de commandes par Airbus va mettre sous pression Boeing et pourrait bien faire pencher la balance vers l’option inverse d’une remotorisation, une option plus rapide, moins coûteuse et aussi moins risquée. Affaire à suivre.