La compagne arienne ivoirienne, criblée de dettes, a dû clouer au sol tous ses avions et fait maintenant face à une fronde de ses employés qui demandent sa dissolution immédiate. La vente en ligne suspendue, plus aucun vol assuré (selon Abidjan.net), et maintenant des manifestations de salariés : la situation d’Air Ivoire va de mal en pis. La compagnie aérienne ivoirienne accuse en effet une dette de 39 milliards de francs CFA (environ 59,455 millions d’euros) et n’a pas payé ses 435 employés depuis quatre mois. Mi-février déjà, Africa Intelligence annonçait que son trafic avait chuté de 50%, et son chiffre d’affaires avait lui baissé de 60%. La compagnie ivoirienne n’aurait plus de quoi payer son carburant, ce qui immobiliserait deux de ses cinq Boeing B737. Les salariés d’Air ivoire, qui réclament le paiement de leurs arriérés de salaire, en appellent donc maintenant au gouvernement à qui ils demandent la dissolution pure et simple de la compagnie. Lors d’une conférence de presse mercredi 25 mai, le syndicat national des travailleurs d’Air ivoire (Syntai) a accusé l’actionnaire principal –le Groupe Atlantique, propriété de l’homme d’affaires Bernard Koné Dossongui, un proche de l’ex-président Laurent Gbagbo- d’avoir mené la compagnie à la faillite par de mauvais investissements (notamment l’achat d’un Airbus A321), mais aussi des détournements de fonds. Ce n’est pas la première fois que la compagnie ivoirienne, créée en 1960, se retrouve dans une telle situation. En 1999, Air ivoire avait déposé le bilan suite à des difficultés financières. Renflouée par All Africa Airways (détenue alors à 51% par Air France), elle a repris ses activités en 2002. Aujourd’hui, elle est détenue à 50,5% par le Groupe Atlantique et 49.5% par l’Etat ivoirien.