La compagnie aérienne Air France s'est déclarée incapable de donner une date de remise en service de l'Airbus A380 qui a littéralement envoyé valser un Bombardier CRJ-700 de Comair sur l'aéroport de New York. Le superjumbo de la compagnie nationale a endommagé son aile gauche quand il a percuté lundi soir le petit monocouloir de la compagnie régionale américaine, filiale de Delta Air Lines, pendant son roulage à l'aéroport John Fitzgerald Kennedy. Aucun passager n'a été blessé dans l'incident, mais les techniciens d'Air France estiment avoir "un gros chantier" devant eux avant que l'A380 ne puisse voler de nouveau. Même constat pour Comair, l'empennage horizontal (en haut de la dérive sur le CRJ) ayant lui aussi été endommagé. L'incident s'est produit sous une pluie battante quand le plus petit appareil est sorti du taxiway alors que l'A380 se dirigeait vers la piste. Il semblerait que la progression du Bombardier est alors été gênée par des encombrements, et qu'il n'a pas pu avancer suffisamment pour éviter l'impact. La pluie et les reflets de lumières pourraient en partie expliquer pourquoi le pilote d'Air France n'a pas vu l'appareil. Le NTSB (équivalent du BEA français) étudie les enregistrements radio et radars ainsi que les boîtes noires des deux appareils pour essayer d'en savoir plus. La collision a en tout cas relancé aux Etats-Unis le débat sur le gigantisme des avions tels que l'A380 ou le Boeing 747-8, qui posent des problèmes supplémentaires de gestion du trafic au sol dans des aéroports déjà congestionnés. Air France opère actuellement quatre A380, et doit en recevoir deux supplémentaires en avril et en mai (sur douze commandés au total).