Voler les jours de Shabbat (jour de repos dans la religion juive, chômé en Israël) et perdre sa clientèle religieuse, ou immobiliser sa flotte du vendredi au samedi soir et perdre d’importantes parts de marché ?  Tel est le dilemme qui se pose à la compagnie aérienne israélienne El Al depuis le retrait de la licence d’aviation de sa filiale Sun d’Or. El Al, ancienne compagnie nationale d’Israël, se revendique 100% casher et à cet ordre ne vole pas les jours de Shabbat. Jusqu’à présent seule sa filiale Sun d’Or décollait entre le vendredi et le samedi. Mais cette dernière a dû cesser toutes ses activités le 1er avril dernier, après avoir perdu sa licence de vol pour non-conformité à la réglementation européenne. El Al se pose donc à nouveau la question de faire voler ses appareils et équipages le jour du Shabbat, car laisser à terre sa flotte pendant ce jour de fête représente un important manque à gagner. Comme l’explique une source de l’industrie aéronautique au journal économique israélien “Globes”, elle immobilise en fait ses appareils 20% du temps, car il faut prendre en compte les fuseaux horaires : « Un avion ne peut pas décoller à Shabbat heure locale ou à Shabbat à l’heure de destination. » Mais El Al redoute avant tout la foudre des religieux ultra-orthodoxes qui menacent depuis longtemps de la boycotter si elle « profane » ce jour sacré. Pour parer à ce dilemme, une solution s’offre à la compagnie israélienne : rouvrir une filiale dotée de ses propres appareils et personnels et qui volerait tous les jours. Mais là, ce sont les pilotes et autres équipages de la compagnie qui risquent de monter au créneau.