Le constructeur européen Airbus va effectuer un vol de démonstration au biocarburant à base de jatropha au Mexique, avec la compagnie aérienne low cost Interjet. Un Airbus A320 de la compagnie aérienne mexicaine reliera Mexico à Tuxla Guttierrez dans l'état de Chiapas avec l'un de ses réacteurs utilisant 30% de biocarburant à base de jatropha, une plante récoltée justement dans l'état du sud du Mexique. But de la manœuvre: démontrer la viabilité d'une chaîne de production mexicaine de ce biocarburant, "à la fois commercialement viable et durable d'un point de vue environnemental". Le communiqué d'Airbus précise que le projet est soutenu par le SCT (Secretariat of Communications and Transportation), l’ASA (Airports and Auxiliary Services), l’Etat de Chiapas au Mexique, l’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne - AESA), CFM et Airbus,  pour "s'assurer que ce biocarburant répond à toutes les spécifications de vol, sans apporter aucun changement à l'avion ou à ses réacteurs. Des études portant sur le cycle de vie en termes d’émission de CO2, montrent que le jatropha pourrait réduire de jusqu’à 80 pour cent l’empreinte CO2 globale, par rapport au kérosène couramment utilisé dans l’aviation". Il s'agit du deuxième test du genre effectué par Airbus en Amérique latine, après celui de TAM Brazilian en novembre 2010. Continental Airlines, Japan Airlines, Virgin Atlantic, Air New Zealand et KLM ont mené des expériences similaires avec du biocarburant provenant du jatropha, mais aussi d'autres sources comme l'huile de coco, les algues et l'huile de cameline, et seront bientôt rejointes par Iberia et Tarom. Alitalia, British Airways, Qantas Airways, Ryanair et easyJet ont elles jeté leur dévolu sur du carburant à base de déchets. Boeing vient également de présenter une étude sur le biocarburant à base de jatropha, citant des "gains socioéconomiques importants" et des réductions des émissions de gaz à effet de serre à hauteur de 60%. Le développement de biocarburant ne peut que s'accélérer dans l'aviation: d'ici 2012, les quelques 4000 compagnies aériennes qui parcourent le ciel européen seront dans l'obligation de moins polluer ou de payer. En effet, la Commission Européenne vient de fixer leurs quotas pour l'année prochaine à près de 219,5 millions de tonnes de CO2, des émissions intégrées au système d’échanges de quotas européens.