En plein effort de restructuration après une perte de 50 millions d’euros en 2010, Air Malta doit licencier 600 employés pour survivre. Pourquoi une telle crise et une telle perte pour cette compagnie nationale maltaise ? La faute aux compagnies low cost, en l’occurrence Ryanair, si l’on en croit les fuites d’une analyse rédigée par le cabinet de consultants Ernst & Young, à qui Air Malta a demandé aide et conseils. Il est vrai que l'aéroport international de Malte à Luqa est devenu depuis l'année dernière une base de la compagnie low cost Ryanair, qui y opère vers une vingtaine de destinations. L’île de Malte est aussi desservie par les compagnies low cost easyJet, Air Berlin, Bmibaby, Norwegian, et des compagnies régulières comme Alitalia, Emirates Airlines, Iberia, Lufthansa, SAS, Sevenair ou Spanair. La conclusion de l’analyse du cabinet Ersnt & Young est fortement contestée par le patron de Ryanair, Michael Cawley, qui ne ménage pas ses mots dans une interview au Times of Malta : « Les consultants d’Ernst & Young devraient être remerciés. Ils ne devraient pas être payés [par Air Malta, ndlr] pour leurs bêtises ». « Ryanair n’est pas en compétition avec Air Malta », affirme-t-il, rappelant que la compagnie low cost irlandaise propose de nouvelles lignes que n’exploite pas Air Malta. Michael Cawley cite l’Irlande, où la compagnie nationale Aer Lingus se porte plutôt bien malgré la très forte présence de Ryanair. A Malte aussi, Ryanair souhaite renforcer sa présence. La low cost envisage d’ouvrir 17 nouvelles routes en plus des 21 qu’elle exploite déjà. Ces 17 nouvelles routes permettront à Ryanair de faire venir chaque année 200 000 touristes sur l’île, selon Michael Cawley.