Avec un déficit de 10 millions d’euros sur les neufs derniers mois, la compagnie aérienne nationale seychelloise traverse une période de difficultés économiques, mais le ministre des Finances, Danny Faure,  refuse sa privatisation. La semaine dernière, le ministre des Finances des Seychelles évoquait publiquement le montant du déficit accumulé par Air Seychelles, près de 10 millions d’euros, et ce malgré les trois prêts qui lui avaient été accordés en 2009 et 2010, pour un montant de 15 millions d'euros, l’équivalent de 2% du PIB du pays. Des mauvais résultats dus selon Danny Faure à la non-rentabilité de contrats passés avec d’autres compagnies aériennes et des sociétés étrangères qui ont été aggravés par l'augmentation du prix du carburant et la fluctuation des taux d'échange. Le ministre exclut donc que la compagnie perde du terrain face aux compagnies étrangères, notamment les compagnies arabes du Golfe persique comme Emirates, Etihad Airways et Qatar Airways. Emirates, par exemple, exploite aujourd’hui sept vols par semaines de Dubaï aux Seychelles. Le ministre a d’ailleurs affirmé que le taux de remplissage de la compagnie seychelloise était de 88%, mais sans en détailler les résultats ligne par ligne. Il refuse donc toute idée d’ouverture du capital d’Air Seychelles aux investisseurs privés ou d'autres compagnies aériennes étrangères, comme l’évoquait en février son conseil d’administration afin de la rendre plus compétitive et de consolider sa position régionale. Avec une flottille de cinq Boeing (trois B767-300 et deux B767-200), Air Seychelles est l’une des plus petites compagnies aériennes internationales. Elle attend la livraison en 2012 de deux Boeing B-787 Dreamliners pour optimiser ces lignes directes entre Mahé et l’Europe, sur lesquelles elle est en position de monopole.