La Commission européenne a présenté mercredi 1er février une proposition de directive sur les données des dossiers des passagers (Passenger Name Record/données PNR) afin de lutter contre les infractions graves et le terrorisme. Alors qu’aujourd’hui les compagnies aériennes sont seulement contraintes de transmettre les données APIS (Advanced Passenger Information System - nom, date de naissance, nationalité et numéro de passeport), Bruxelles voudrait harmoniser le droit européen avec ceux des Etats-Unis, du Canada et de l’Australie, et passer un cran au-dessus. En effet, le PNR contient les noms des passagers, leur itinéraire, les informations nécessaires pour les contacter, les réservations d'hôtels, les numéros de carte bancaire, etc. De plus, l'accès aux données PNR permet d'exercer un contrôle au moment de la réservation, c'est-à-dire plusieurs heures, voire plusieurs jours, avant le vol. La transmission des données APIS se fait, quant à elle, uniquement au moment de l’enregistrement. Selon la nouvelle directive, les transporteurs seraient contraints de fournir aux Etats membres ses données personnelles concernant les passagers des vols à destination ou en provenance de l'UE. Toutefois, aucune information relative aux origines raciales et ethniques, aux opinions politiques et aux croyances religieuses ne pourra être recueillie. Ce projet, qui promet des discussions animées en raison du caractère très sensible de la question, doit encore recevoir l'aval unanime des 27 gouvernements de l'Union et le feu vert du Parlement européen.