L'Espagne a lancé hier le processus qui conduira à la privatisation du contrôle aérien dans 13 des 47 aéroports du pays, parmi lesquels Séville et Valence. Les aiguilleurs du ciel espagnols sont toujours sous tutelle de l'armée jusqu'à au moins la mi-janvier 2011, suite à la grève sauvage du début décembre qui avait touché plus de 300 000 passagers. Selon le processus de privatisation annoncé par l'Etat, l'AENA, gestionnaire public de tous les aéroports du pays, lancera d'ici un mois un appel d'offre pour la gestion du contrôle aérien, dont les résultats devraient être connus à l'été. Le but annoncé par le gouvernement de Jose Luis Zapatero est d'améliorer "la qualité du service des tours de contrôle et son efficacité économique", tout en allégeant les charges du budget national. Le ministère des transports estime dans un communiqué que "le passager sera le grand bénéficiaire de cette réforme parce qu'elle améliorera la qualité de service", la compétitivité du transport aérien y gagnant au passage grâce à la "réduction des coûts de la navigation aérienne". Selon ce même ministère, il y a aujourd'hui 2300 contrôleurs aériens en Espagne, qui gagnent un salaire moyen de 200 000 euros. Avant les restrictions sur les heures supplémentaires de février dernier, qui ont conduit aux grèves répétées, cette moyenne était à 300 000 euros avec 135 contrôleurs touchant plus de 600 000 euros par an. Ce à quoi les contrôleurs répondent que le manque de salariés les conduit à travailler plus que les 1200 heures par an qu'ils estiment compatibles avec la sécurité du transport aérien. Les treize aéroports concernés pour l'instant sont ceux d'Alicante, Cuatro Vientos, Fuerteventura, Ibiza, Jerez, La Corogne, Lanzarote, La Palma, Melilla, Sabadell, Séville, Valence et Vigo. D'autres aéroports ne tarderont pas à être ajoutés à la liste selon le gouvernement, qui précise que l'Italie et le Danemark ont déjà procédé à une privatisation partielle du contrôle aérien, celui-ci étant totalement libéralisé en Suède et au Royaume Uni. Le gouvernement espagnol a déjà annoncé la prochaine privatisation jusqu'à 49% d'AENA, dans l'espoir de combler ses déficits.