Dans le rapport de force entre les contrôleurs espagnols qui ont déclenché une grève sauvage  et massive de 24 heures et le gouvernement espagnol, c’est ce dernier qui a eu raison en faisant jouer une loi qui permet à l’armée de prendre le contrôle du ciel aérien. Le trafic reprend en Espagne après une quasi-paralysie de l’espace aérien espagnol de vendredi à samedi. Le gouvernement a d’ores et déjà prévenu qu’il faudra de 24 à 48 heures pour résorber les files d’attente provoquées par le mouvement des contrôleurs, soit environ 300 000 personnes. Iberia annonce revenir progressivement à la normale et Ryanair indique qu’il opère normalement ce dimanche 5 décembre. Reste que le gouvernement s’est montré inflexible en décrétant l’état d’alerte. Les contrôleurs aériens sont devenus, de fait, sous le contrôle du ministère de la Défense qui en assume son organisation, sa planification et son contrôle. Si un contrôleur refuse de se plier aux ordres de l’armée, il peut être poursuivi en justice. Le coup de force ne s’est pas fait attendre. Petit à petit, les contrôleurs ont repris leurs rangs samedi et le trafic a pu reprendre progressivement. Face aux menaces de nouvelles grèves des contrôleurs d’ici la fin de l’année, ces derniers resteront sous le contrôle de l’armée pendant encore 15 jours. Depuis plusieurs mois, les 2 300 contrôleurs espagnols sont en conflit larvé avec le gouvernement qui souhaite limiter leurs avantages particuliers, un conflit plus ou moins bien perçu par la population espagnole qui connaît un taux de chômage parmi les plus élevés d’Europe (20 %). Et ce d’autant que la grève s’est déclenchée au premier jour du plus long pont de l’année pour les Espagnols, le « Puente de la constitucion ».