Chantage, pas chantage, proposition alléchante ou provocante, marche en arrière ou en avant. Chez Ryanair pour qui les négociations ne sont jamais loin des tractations, tout est stratégie. Le dernier rebondissement n’y déroge pas. Le numéro 2 de la low cost irlandaise a proposé à Christophe Madrolle, vice-président de l’agglomération de Marseille de ne plus partir de sa base phocéenne et même d’y rajouter un cinquième appareil, si son personnel navigant se rattache au droit irlandais, et non à celui français comme le veut un décret. L’élu marseillais s'est proposé d'aller jusqu’à demander personnellement au président français Nicolas Sarkozy de mettre un terme à cette décision souveraine, qui permet à un tribunal de mettre en examen Ryanair pour « travail dissimulé ». Après être devenu un grand des airs en dépassant Air France en nombre annuel de passagers transportés, voici donc la la low cost qui continue aussi son ascension dans le domaine politique. Auparavant, elle n’avait droit qu’aux élus d’aéroports provinciaux. Désormais, elle s’invite en personnalité incontournable sur la table de négociations de l’Elysée, les soutes pleines de bénéfices et d’aides subventionnées.