Plusieurs expéditeurs européens réclament 500 millions d’euros de dommages et intérêts au groupe Air France pour ententes illicites sur le tarif de fret. Une plainte a été déposée aujourd’hui au tribunal d’Amsterdam par le cabinet Claims Funding International (CFI), qui représente de grands noms de l’industrie ou de la technologie (Ericsson, Philips, laboratoires pharmaceutiques, industries automobiles, de l’alimentaire ou de la mode). Au total, ce sont pas moins de 300 sociétés issues de onze pays de l’Union européenne qui demandent réparations au « cartel » du groupe Air France (Air France, KLM et Martinair). Selon Peter Koutsoukis, l’avocat de CFI, c’est «la plus grande demande en réparation pour dommages causés par un cartel que l'Europe ait jamais connue». Air France n’en est pas à ses débuts en matière d’ententes illicites sur les tarifs de fret. En juin 2008, la compagnie a déjà eu à s’acquitter à l’amiable d’amendes de 350 millions de dollars (140 pour KLM et 42 millions pour Martinair) auprès des autorités de la concurrence aux Etats-Unis. Etaient alors impliquées les compagnies australienne Cathay Pacific, ou scandinave SAS. Décidément, Air France traverse actuellement une zone de turbulence après le récent rebondissement de l’affaire du vol Rio-Paris. Une Commission d’indemnisation des victimes lui a reconnu une « faute pénale », ce qui l’impliquait à verser des dommages et intérêts. Air France a dénié l’existence de toute « faute pénale », la Commission n’étant pas légitime à statuer en la matière.