Suite à l’atterrissage raté d’un Embraer 190 de la compagnie régionale chinoise Henan Airlines mardi, la Chine a ordonné l’inspection à grande échelle de sa flotte aérienne civile, soit quelque 1500 avions. Cela faisait 2102 jours, soit 6 ans que la Chine n’avait pas connu d’accident aérien mortel sur son territoire. Mais la plus grande trève en terme de crash aérien qu’ait connue la Chine s’est interrompue brutalement mardi dernier avec l’accident d’un Embraer ERJ-900. L’appareil s’est brisé en deux à l’atterrissage faisant 42 morts et 54 miraculés. Les boîtes noires ont été retrouvées et une enquête est en cours, mais en attendant les résultats, le président chinois Hu Jintao a réagi promptement en ordonnant l’inspection de 1 500 avions appartenant à des compagnies chinoises. D’autres grandes compagnies nationales dont China Eastern et China Southern ont tenu des réunions dès mercredi pour renforcer les mesures de sécurité. Si les raisons d’un atterrissage loupé d’aussi belle façon –l’appareil était à 2 km de la piste, en-dehors même des barbelés délimitant l’espace de l’aéroport Lindu dans la banlieue de Yichun (nord est de la Chine) – restent encore inconnues, des pistes de réflexion sont ouvertes. Des problèmes techniques (casse des turbines et dysfonctionnement des systèmes de contrôle de vol) auraient ainsi été relevés sur des Embraer ERJ-190 il y a 6 mois, rapporte l’agence officielle Xinhua (Chine nouvelle). Un expert brésilien, Jorge Eduardo Leal de Medeiros, du département d’ingénierie et transport de l’Université de Sao Paulo se défend en estimant les appareils Embraer aussi « sûrs » au Brésil, aux Etats-Unis en Europe qu’en Chine. Il plaide plutôt pour un inversement soudain du sens du vent, déstabilisant l’appareil à l’atterrissage. C’est la première fois qu’un accident mortel implique un Embraer, a aussi relevé un porte-parole du troisième avionneur mondial après Airbus et Boeing. Certains noteront aussi que la compagnie China Southern avait décidé d’interrompre ses liaisons de nuit avec l’aéroport Lindu, où a eu lieu l’accident, jugeant cette piste insuffisamment sécurisée. Comme par hasard, il y avait justement un épais brouillard mardi dernier. Le précédent accident remonte à novembre 2004. A l’époque, un Bombardier CRJ-200 de China Eastern Airlines, était tombé après avoir décollé de la ville de Baotou, en Mongolie intérieure.  55 morts ce jour-là.