Easyjet, la compagnie low-cost anglaise,  s’est attaquée au nouveau système de taxes prévues par Aéroports de Paris, qui seraient fait sur mesure pour avantager Air France. ADP prévoit en effet de baisser la taxe d’atterrissage - basée sur le nombre d’avions passant par un aéroport – tout en augmentant la taxe passager, calculée elle sur le nombre de passagers transportés, pour une hausse moyenne de 1,38 pour cent par an de 2011 à 2015 (les taxes étaient gelées en 2010). Easyjet prétend que cette politique tarifaire avantage Air France par rapport aux low-cost, dont le taux de remplissage des avions est supérieur : avec plus d'avions mais moins remplis, Air France profiterait à plein de la baisse de la taxe d’atterrissage tout en étant moins touché par la hausse de la taxe passager. Par exemple, Easyjet paierait des taxes plus importantes sur un Paris-Toulouse rempli à 85 pour cent qu’Air France avec un appareil plein à 70 pour cent. Et cette politique serait même néfaste à ADP puisqu’Easyjet est en forte croissante sur le sol national alors qu’Air France est plutôt en baisse. Du côté Aéroports de Paris, on répond qu’avec un milliard et demi d’euros consacrés à l’aménagement de ses aérogares depuis 2006, il est normal que la redevance passager suive cette évolution. Tout cela ressemble fort à la traditionnelle dispute entre low-cost et compagnies traditionnelles, les premières se plaignant des avantages historiques dont bénéficient les secondes, qui se plaignent à leur tour des différences de charges sociales et de subventions locales à peine voilées dont bénéficient les low-cost.