La compagnie Air Canada veut relancer l’aéroport international Pierre Elliott Trudeau à Montréal comme plaque tournante de son trafic, et compte sur des alliances bilatérales et des investissements financiers pour y arriver. Sans prétendre concurrencer Toronto, Air Canada pense que le trafic vers la capitale du Québec n’est pas à la hauteur, Montréal n’ayant vu passer que 12,8 millions de passagers l’année dernière - dont près de la moitié dans ses avions. Parmi les pistes présentées par la compagnie, la croissance du trafic vers l’Afrique, l’Europe (les nouvelles routes comprennent Genève, Rome ou Barcelone) et le Moyen Orient (vers le Liban en particulier), ainsi qu’un renforcement de sa présence sur le marché du voisin américain. Mais Air Canada compte aussi sur son adhésion au réseau Star Alliance, qui lui apporte de nouveaux partenaires comme Brussels Airways, et sur la joint venture récemment approuvée avec Lufthansa, Continental et United, pour exploiter au mieux le potentiel de l’aéroport de Montréal-Trudeau. Car la croissance d’une plaque tournante dépend plus du nombre de passagers en correspondance dans ses couloirs que de celui des partants ou arrivants. En revanche, la compagnie présente les frais élevés (doubles de ceux payés par les compagnies américaines dans des aéroports US de taille similaire) et les taxes gouvernementales comme des obstacles majeurs au développement de l’aéroport, qui devrait selon elle bénéficier de plus d’investissements, en particulier dans la gestion des transports entre l’aéroport et la ville.