Alors qu’une enquête préliminaire est en cours sur le trou de 20 millions dans les comptes du CCE d’Air France, la direction sort de sa réserve. Après trois semaines de silence, c’est par la plume de son directeur des ressources humaines Jean-Pierre Cros, que la direction d’Air France a réagi sur le scandale du CCE et son trou de plus de vingt millions d’euros entre 2007. Dans cette lettre que s’est procurée Le Figaro, Jean-Pierre Cros s’en prend à François Cabrera, alors aux commandes du CCE. Il réfute la version de ce dernier qui présente Air France comme le banquier du CCE. « Vous avez présenté Air France dans le rôle du banquier du Comité, écrit-il,(…) La qualification est non seulement choquante par ce qu’elle sous-entend, mais surtout sans fondement juridique et comptable. » Il revient aussi sur l’existence d’un compte courant mis à disposition du CCE, ce qui aurait lui aurait permis de combler les déficits récurrents. Celui-ci avait été fermé en 2008 «à l’issue d’un abandon de créance à hauteur de 7 millions d’euros». Et de poursuivre ironiquement. « Et j’ai été bien étonné d’entendre qu’air France aurait dû, « juridiquement », pourvoir au remplacement de ce compte courant par un autre dispositif, pour la raison que le CCE serait assimilable à « une filiale de la direction » ( !), en appelant au soutien de votre thèse l’imperium du  tribunal de commerce. Sic » Puis, il rappelle que ce compte courant faisait partie d’un mécanisme de « subvention exceptionnelle ». Il a aussi rappelé qu’Air France et le CCE étaient deux entités indépendantes et qu’Air France n’avait aucun droit de s’immiscer dans les comptes du CCE. Voilà qui met les choses au clair.