Un audit sur l’utilisation des caisses du CCE (Comité central d’entreprise) d’Air France confirme des irrégularités. Cette affaire n’a pas fini de faire parler d’elle. On apprenait il y a quelques jours un trou de 21 à 24 millions d’euros dans les caisses du Comité central d’entreprise d’Air France. Un audit rendu public hier après-midi 12 janvier a confirmé l’existence d’irrégularités. La CGT et l’ancien secrétaire général du CCE François Cabrera, visés par l’audit pour leur mauvaise gestion sont restés campés sur leurs positions initiales, niant l’existence d’irrégularités. Ils se sont âprement défendus lors d’une réunion à huis clos. « C’est une vraie guerre de tranchée » a confié un délégué syndical. Aucune plainte n’a encore été déposée à notre connaissance. Le cabinet INA qui a réalisé l’audit a confirmé « l’utilisation des fonds du CCE à des fins personnelles, indiquait le porte-parole d'un syndicat de navigants à la sortie du CCE extraordinaire. Mais il va falloir réaliser un gros travail comptable pour sortir les choses intéressantes.» Les résultats de l’audit sont inscrits dans un document ne comprenant pas moins de 200 pages. Il rapporte l’existence d’un compte courant mis à disposition d’Air France pour éviter que le CCE ne subisse des situations de cessation de paiement. Il a été soldé fin 2008 avec un débit de 7,5 millions d’euros. Des opérations douteuses sont aussi mises en avant : paiement de loyers ou de procès-verbaux automobiles de l’ancienne équipe dirigeante, frais de déplacements non précisés pour 10 153 euros et autres frais injustifiés. L'audit rappelle aux titulaires de Carte bleue qu’il leur faut «apporter des précisions sur la nature de ces dépenses afin de lever les incertitudes». Joël Ricci