Les Allemands refusent d’aller au-delà de la rallonge de 650 millions d’euros prévue par le contrat avec Airbus. "Il est hors de question que nous payions plus" : le porte-parole du ministère allemand de la Défense a été on ne peut plus clair. Interrogé par le quotidien économique Handelsblatt, il refuse que les contribuables allemands payent plus que la rallonge de 650 millions d'euros prévue par le contrat avec Airbus. C'est très loin (deux à trois fois moins) de ce que réclame l'industriel qui menace d'arrêter le programme d'avion de transport militaire A400M. Ce revirement est surprenant quand on pense qu’Airbus avait célébré son premier vol de transport militaire, il y a à peine un mois (le 11 décembre 2009), près de Séville en Espagne, là même où l’usine d’assemblage est implantée. « C’est très bien qu’il ait décollé à Séville. Mais cela ne suffit pas à remplir les conditions »  souligne les autorités de la Défense allemande. Cela pourrait sonner le glas d’un programme militaire lancé dès 2003 et dont le coût initial était prévu à hauteur de 20 milliards d’euros. Trois années de retard dans sa construction ont fait exploser l’enveloppe nécessaire de 8 à 11 milliards d’euros selon les experts. Une nouvelle réunion des ministres européens est prévue mi-janvier afin d’essayer de faire décoller définitivement le seul avion transporteur militaire moderne et crédible que possède l’Europe. La France semble prête à relancer le projet, mais sans l’aide financière allemande et d’autres pays (7 pays de l’Otan ont déjà pris commande de 180 appareils militaires pour 20 milliards d’euros), l’atterrissage de l’A400M pourrait être définitif. Joël Ricci