La polémique fait rage à Istanbul à propos du futur aéroport d’Istanbul destiné à devenir « le plus grand au monde ». Un tribunal administratif vient d’en suspendre les travaux pour raisons environnementales, une décision rejetée par le gouvernement. L'attribution de sa construction à cinq entreprises turques proches du gouvernement est aussi entachée de soupçons de corruption. En France, nous avons Notre-Dame-des-Landes qui divise l’opinion. En Turquie, ils ont aussi le leur qui fait polémique : le troisième aéroport à Istanbul, un projet cher au premier ministre turc Recep Tayyip Erdogan, et qui doit venir remplacer l’actuel aéroport international Atatürk complètement saturé.  Un tribunal administratif stambouliote, saisi par des opposants écologistes, vient ainsi d’ordonner le 11 février d’interrompre les travaux, estimant que l'étude d'impact environnementale versée au dossier restait incomplète. Une nouvelle étude sur l’impact environnemental de ce gigantesque aéroport devra donc être refaite. Très mécontent, le gouvernement turc a immédiatement fait part de son intention de mener le projet à son terme. « Notre aéroport sera construit sans interruption, ni pause (...) personne ne doit croire que cet aéroport qui assurera une renommée mondiale à la Turquie ne verra pas le jour. Ce projet sera mené à son terme, quoi qu'il arrive », a répondu , Idris Gulluce, ministre de l'Environnement turc. Rappelons que les écologistes évoquent une catastrophe environnementale pour ce pharaonique projet d’un coût de 7 milliards d’euros comportant 6 pistes de décollage et atterrissage et qui nécessitera d’abattre quelque 2,5 millions d’arbres. Mais le projet divise aussi l’opinion sur ses modalités d’attribution en mai 2013, à un consortium d'entreprises turques (Limak, Cengiz, Kolin, Ma-Pa et Kalyon) pour une somme record de plus de 30 milliards d'euros, taxes incluses. Or, ces sociétés, proches du gouvernement, sont soupçonnées de corruption depuis que leur a été vendu Sabah-ATV, une presse travaillant pour le Premier ministre turc. La construction du nouvel aéroport d’Istanbul doit se faire en quatre phases distinctes, étalées sur 25 ans. La première phase se terminera d’ici quatre ans (en 2017), et portera sa capacité opérationnelle à 90 millions de passagers.  L'actuel aéroport international d'Atatürk est aujourd’hui devenu le sixième plus important d’Europe avec 37,4 millions de passagers en 2011, dépassant en 2012 ceux de Munich ou Rome Fiumicino, et derrière notamment Heathrow, Francfort, Paris CDG, Amsterdam Schiphol et Madrid. Atatürk accueille environ 80 compagnies aériennes y compris les Emirates, Etihad  ou Qatar Airways, les Asiatiques China Airlines, Asiana Airlines, China Southern Airlines, ou encore Aegean Airlines, Olympic Air, Gulf Air, Royal Jordanian, Saudia (ex Saudi Arabian Airlines), JAT Airways