Thomas Enders, le patron d’Airbus, ne veut pas d’une taxe du gouvernement allemand sur les billets d’avions. Cette taxe correspondrait à un surcoût allant de 13 à 26 euros pour toute distance parcourue depuis un aéroport allemand. Selon le patron allemand, cette taxe serait « un poison pour la reprise et l’industrie aéronautique » allemande. Si cet impôt à hauteur d’un milliard d’euros entrait en vigueur, le secteur aérien germanique prévoit un trafic réduit de 3 % à 5 %. Le risque selon Tomas Enders : les compagnies hésiteraient à commander de nouveaux avions, et la conséquence directe est qu’elles pourraient préférer « faire voler plus longtemps leurs vieux appareils gourmands en kérosène ». Ou préférer faire appel à des loueurs d’avions. Car si les compagnies européennes se sont montrées discrètes en commandes d’appareils lors du dernier salon de Farnborough qui s’est achevé hier, dimanche 25 juillet, les loueurs d’avions ont, en revanche, fait la fête aux différents constructeurs (Airbus et Boeing en tête). A elles seules, ces sociétés qui louent les appareils aux compagnies aériennes on passé pour 25 milliards de dollars de commande, soit près de 50 % du total de commandes des deux principaux constructeurs (500 avions à eux deux pour un prix catalogue de 55 milliards de dollars. Cette taxe de 13 à 26 euros selon les distances parcourues, pour un décollage depuis un aéroport allemand, pourrait rentrer en application en 2011. Elle constitue un des éléments du plan d‘austérité, que souhaite Angela Merkel, la chancelière allemande. Sur quatre ans, elle souhaite réaliser 80 milliards d’économies et redresser ainsi les comptes du pays, mis à mal par la crise.