Alors que la compagnie aérienne Asiana Airlines annonçait un renforcement de la formation de ses pilotes suite au crash de San Francisco, qui a fait trois morts et 180 blessés le 6 juillet 2013, des passagers du vol 214 ont annoncé leur intention de porter plainte et demander des dommages et intérêts. Suite habituelle à tout accident aux Etats-Unis, les premières plaintes ont été déposées en Californie en début de semaine, une passagère sud-coréenne et son fils demandant 5 millions de dollars à la compagnie à qui ils reprochent « une longue liste d’omissions ». Un tribunal de Chicago a également été saisi par 83 passagers d’une procédure contre Boeing, dont le 777-200ER s’était écrasé à l’atterrissage à l’aéroport de San Francisco. Même si l’enquête du NTSB est en cours et si les premiers éléments semblent indiquer une défaillance humaine, la firme Ribbeck Law pourrait mettre en cause le pilote automatique et les toboggans de secours, dont certains se sont déployés à l’intérieur de l’avion lors de l’accident. Les avocats n’excluent d’ailleurs pas d’étendre leur action à Asiana Airlines, et à des fabricants de pièces « qui pourraient avoir été responsables du désastre ». Dans une présentation au gouvernement de Corée du Sud, la compagnie de Star Alliance a annoncé un renforcement de son programme de formation « pour les pilotes transitant d’une marque d’appareil à un autre ». Le pilote Lee Kang-kuk avait accumulé près de 10 000 heures de vol sur Airbus, mais « seulement » 8 vols et 43 heures sur 777 – la formation étant officiellement jugée complète après dix vols et 60 heures. L’entrainement aux approches en visuel (ce qui était le cas à San Francisco), une meilleure communication dans le cockpit et un système pour gérer la fatigue sont parmi les mesures envisagées par Asiana Airlines. Elle fait d’autre part l’objet d’une enquête de son propre gouvernement, en plus de celles menées par le NTSB, Boeing et les régulateurs coréens. Enfin Asiana a confirmé avoir engagé des poursuites pour diffamation contre la station de télévision KTVU à Oakland, qui avait utilisé de faux noms de pilotes fournis par un interne du NTSB, franchement vulgaires et racistes.