Tirs à balles réelles, blindés sur le tarmac: des unités d'élite de 26 pays européens ont pris part à une simulation de prise d'otages à bord de deux avions sur l'aéroport de Châteauroux, une première en Europe. Des groupes d'intervention tels que le GIGN et le Raid français, le GSG9 allemand, l'EKO Cobra autrichien ou les Red Panters slovènes ont pris part au premier exercice du réseau européen Atlas, qui regroupe 35 unités d'intervention anti-terroriste venant des 27 pays de l'Union Européenne plus la Norvège et la Suisse. Le scénario est le suivant: deux avions de la compagnie aérienne fictive European Airlines sont détournés à 4 heures du matin vers Châteauroux, un Airbus A340 avec 150 passagers en provenance de Tunis, et un Boeing 747 avec 120 passagers en provenance de Lybie. L'action est revendiquée par un groupe terroriste inconnu, et à 10h l'Union Européenne décide de lancer l'intervention d'Atlas. Le commandant du GIGN, le général Denis Favier, dirige les 200 personnes utilisées dans l'exercice, qui commence classiquement par une phase de négociations et d'échange d'otages contre nourriture et boissons. Puis l'assaut est ordonné à 16h, huit tireurs d'élites de huit nationalités différentes "tuant" des cibles dans les cockpits depuis leur planque à 150 mètres des avions, des blindés français, hollandais et espagnols emmenant le reste des troupes à l'assaut des appareils. Tous les otages sont libérés. Le GIGN était en charge de l'organisation de l'exercice, lui qui avait mené en 1994 l'opération – avec Favier à sa tête - pour libérer les otages de l'Airbus d'Air France détourné à Marignane. Le but était de valider la coopération d'équipes européennes en termes de recueil du renseignement, que ce soit sur les terroristes ou les détails techniques, et de coordination opérationnelle des troupes. Et d'apprendre à se connaître et à se faire confiance sur le terrain, pour mieux résoudre ensemble la prochaine prise d'otages à bord d'un avion.