Air France a réclamé 15 millions d'euros de dommages et intérêts à Continental Airlines lors de l'ouverture des plaidoiries des parties civiles dans le procès du crash du Concorde, qui avait fait 113 morts il y a dix ans. La compagnie aérienne nationale a en effet rejeté l'entière responsabilité du crash sur la lamelle de titane perdue par un DC10 de Continental Airlines quelques minutes avant le décollage du Concorde à Roissy. L'avocat d'Air France a souligné que les Concordes d'Air France avaient transporté plus de 1,4 millions de passagers pendant leurs 24 années de service, et qui si la lamelle n'avait pas été là et fait exploser un pneu du supersonique, il n'y aurait eu aucune victime. Air France réclame donc cinq millions d'euros de dommages au titre de l'atteinte à son image et à sa réputation, et cinq millions au titre du traumatisme causé à son personnel (pour la perte de l'équipage et des passagers). Enfin les cinq derniers millions sont demandés pour préjudice de dénigrement, en référence aux attaques des avocats de Continental contre la maintenance et la préparation du vol par Air France. D'autre part, les avocats de la compagnie tricolore ont exonéré les personnes physiques, considérant comme "lampistes" les deux techniciens américains de Continental, qui avaient mal contrôlé les réparations de la lamelle, et les techniciens de la DGAC et d'Aérospatiale, qui sont poursuivi pour ne pas avoir tiré les leçons d'incidents antérieurs. Le procès s'achève le 28 mai prochain, avec un jugement attendu pour la fin de l'année.