Un pilote d’Air India a porté plainte contre ses passagers, d’intimidation, de menace de mort, après qu'ils sont rentrés dans le cockpit, ce qui l’a poussé à déclencher une alarme de détresse pour tentative de détournement d’avions. Les passagers nient la version des faits tels que racontés par le pilote. Selon plusieurs journaux indiens locaux, le 19 octobre dernier, un groupe parmi les 165 passagers du vol entre Abou Dhabi et Kochi au Kérala au sud de l'Inde, ont pris d’assaut un avion et son équipage, ont eu des mots forts dans le cockpit, après y avoir pénétrer. La raison de leur colère provenait du fait que le pilote avait décidé de se dérouter vers Thiruvananthapuram, toujours au Kerala, pour cause de mauvaise conditions climatiques sur Kochi. Rupali Waghmare, le commandant de bord-femme, a écrit une lettre trois jours après les faits à la Commission de sécurité du Bureau de l’aviation civil indien, une lettre publiée dans le India Today. « Le pilote et l’équipage étaient pris en otage, sans la permission d’aller aux toilettes ou d’un verre d’eau. Ils ont été criminellement intimidés pendant plus de cinq heures » a-t-elle écrit dans son premier rapport. Les passagers insistaient pour que l’avion atterrisse sur Kochi. Selon sa description des faits, elle a alors tenté d’alerter « huit à dix fois » la Tour de contrôle mais sans réponse de leur part. Pendant ce temps, le groupe a écarté le chef de cabine parvenant à pénétrer dans le cockpit. L’un des passagers l’a alors regardé en lui disant que maintenant qu’ils étaient là, ils allaient lui faire passer un mauvais moment. A bout de solution, elle a alors déclencher l’alarme de détresse (code 7700) pour tentative de détournement d’un avion, un signal qui avertit le contrôleur que le pilote est en détresse et qu’elle réclame toute l’aide possible ainsi qu’un atterrissage d’urgence. Elle souligne avoir agi conformément aux dispositions de l'Organisation de l'aviation civile internationale (l'OACI) afin de protéger l'avion et les passagers. L’avion s’est finalement posé à 6h30 vendredi à Thiruvananthapuram au lieu des 3h30 prévues à Kochi. Six passagers « identifiés » ont alors été entendus pendant deux heures par la police locale. Selon les informations diffusées dans les journaux locaux, ils ont nié avoir proféré des menaces de mort, avoir pénétrer le cockpit ou avoir tenté de détourner l'avion. En revanche, ils ont confirmé qu’il y a bien eu des cris et des plaintes, tout d’abord après que la climatisation  a été éteinte par le chef de cabine. Il faisait alors trop chaud dans la cabine. En outre, ils ont aussi indiqué qu’on ne leur avait même pas servi de rafraîchissement et que les robinets dans les toilettes s’étaient taris. Mais la colère s’est définitivement emparée d’eux quand on leur a annoncé le déroutage sur Thiruvananthapuram et qu’ils devraient rejoindre Kochi par leurs propres moyens. Plusieurs d’entre eux se sont alors dirigés vers l’avant de l’avion et ont échangé de vifs propos avec  l’équipage, y compris le pilote mais à l’extérieur du poste de pilotage, soit devant la porte qui mène au cockpit et non à l’intérieur. L’enquête en est encore au stade préliminaire et la police a fait savoir qu’elle déciderait ultérieurement si des arrestations auront lieu. Un chef local à Kochi a aussi évoqué une « défaillance » de la part d’Air India, pour ne pas avoir su bien informer à temps ses passagers agités, obligeant le pilote à déclencher par panique le bouton d’alarme de détresse. Le commandant de bord campe sur ses positions et a demandé au gouvernement du Kerala de punir sévèrement les coupables.