La nouvelle direction à la tête de la compagnie aérienne chypriote s’est engagée à présenter d’ici trois mois un plan de sauvetage. Mais déjà des voix s’élèvent sur la capacité de Cyprus Airways à sortir de la crise. Au bord de la faillite, avec des comptes qui s’effondrent (ses résultats pour le premier semestre 2012 devraient être en nette baisse par rapport à 2011, quand ses pertes s’élevaient déjà à 29,3 millions d’euros), Cyprus Airways a gagné quelques semaines de répit, grâce à l’injection dans ses caisses de 30 millions d’euros (15 millions tout de suite, le reste dans trois mois) par l’Etat. Mais en contrepartie, la compagnie chypriote a dû changer de direction et cette dernière n’a plus que trois mois pour présenter son plan de sauvetage. Mais avant même que les premières mesures soient annoncées, des experts anglais et français mandatés par un conglomérat canadien prêt à acquérir une participation majoritaire dans la compagnie ont émis des doutes sur sa capacité à s’en sortir, au vue de la situation dans le pays qui subit de plein fouet la crise grecque. Ils s’interrogent de plus sur le climat social au sein de Cyprus Airways. En effet, l’année dernière le gouvernement avait déjà injecté 20 millions dans les caisses de la compagnie nationale, contre la mise en place d’un premier plan destiné à économiser 30 millions d’euros, par le biais notamment d’une baisse des salaires et la suppression de 140 postes sur environ 1200. Cette situation critique fait craindre un scénario identique à celui d’Eurocypria. En 2010, la compagnie publique charter avait mis la clé sous la porte quelques mois après avoir reçu une aide de 35 millions d’euros. Pour rappel, en plus de la crise européenne et de la hausse du prix du carburant, Cyprus Airways doit faire face à une concurrence grandissante d’Aegean Airlines, Austrian Airlines, British Airways, Condor, Egyptair, Emirates, JAT Airways, LOT Polish Airlines, Middle East Airlines, Monarch, Olympic Air, Swiss, TAROM, Air Berlin, Bulgaria Air, easyJet, Jetairfly, Thomson, Transaero, et surtout Ryanair. La low cost irlandaise a en effet ouvert en avril dernier une base à Paphos, qu’elle a renforcée dernièrement, en compensation de la suspension pour l’hiver prochain de ses quatre routes opérées vers Larnaca.