Les législateurs chypriotes seront appelés demain à se prononcer une nouvelle fois sur l’injection de 30 millions d’euros dans les caisses de la compagnie aérienne nationale de Chypre, qui est au bord de la faillite. Selon plusieurs observateurs et syndicats, pour se maintenir dans les airs, Cyprus Airways a besoin urgemment d’une recapitalisation. Suite à la présentation d’un redressement, le gouvernement et les parlementaires en ont accepté le principe. Mais ces derniers ont conditionné l’aide de 30 millions d’euros à un changement des huit membres de la direction de la compagnie nommés par l’Etat. Mais lors des négociations qui ont eu lieu en fin de semaine dernière, le gouvernement a maintenu quatre dirigeants et les députés de l’opposition ont refusé la recapitalisation. Une nouvelle réunion se tiendra donc demain pour tenter de trouver un accord. Fortement impactée par la crise économique et la hausse des prix des concurrents, qui ont déjà coupé les ailes de neuf compagnies européennes depuis le début de l’année (Spanair, Central Connect Airlines, Malev, Cimber Sterling, Skyways, City Airlines, Air Finland, OLT Express et WindJet) et mis en difficultés bon nombre d’autres (dont les groupes Air France – KLM et Lufthansa), Cyprus Airways devrait présenter des résultats pour le premier semestre 2012 en nette baisse par rapport à 2011, quand ses pertes s’élevaient déjà 29,3 millions d’euros. Car en effet la compagnie chypriote doit de plus faire face à une concurrence grandissante d’Aegean Airlines, Austrian, British Airways, Condor, Egyptair, Emirates, JAT Airways, LOT Polish Airlines, Middle East Airlines, Monarch, Olympic Air, Swiss, TAROM, Air Berlin, Bulgaria Air, easyJet, Jetairfly, Thomson, Transaero, et surtout Ryanair. La low cost irlandaise a en effet ouvert en avril dernier une base à Paphos, qu’elle a renforcée dernièrement, en compensation de la suspension pour l’hiver prochain de ses quatre routes opérées vers Larnaca.