Airbus, dont le contrat concernant son usine d’assemblage de Tianjin en Chine, se termine début 2016, discute ces semaines-ci de la possibilité de le prolonger. Airbus assemble des Airbus A320 en Chine grâce à la création d’une joint-venture dont il détient 51 %  des parts via un accord passé en 2005 et qui s’interrompt début 2016. L’avenir de son usine chinoise se joue ces semaines-ci, avec des réunions à Pékin. « Le contrat pour la construction d'un total de 284 avions est en vigueur jusqu'à la fin du premier trimestre de 2016. Nous avons entamé des discussions avec nos partenaires pour savoir si et dans quels termes nous renouvelons notre contrat », a déclaré le président d'Airbus en Chine, Laurence Barron. Vendre sur un marché phénoménal   L’intérêt de prolonger le contrat est bien pour Airbus de vendre à terme ses monocouloirs remotorisés A320neo dans un pays qui promet un marché potentiellement gigantesque. Jusqu’à aujourd’hui, 400 A319 et A320 pour 30 milliards de dollars ont été commandés. Mais l’avionneur estime à 4 270 nouveaux avions (de ligne et de fret) dans les 20 ans à venir. Mais la vente d’avions s’est compliquée ses mois derniers en Chine avec les menaces de Pékin de renoncer à ses commandes pour 14 milliards d’euros en représailles à l’instauration de la taxe carbone pour tous les avions se posant en Europe. Un autre obstacle sera le protectionnisme chinois lors de la venue très attendue du Comac C919, un avion en concurrence frontale avec l’A320 et dont la sortie commerciale est prévue en 2016. Enfin, il semble que la délocalisation, pour une fois, d’une usine en Chine, n’entraîne pas d’économies de coûts. Les coûts de production restent au contraire supérieurs à ceux de Toulouse et Hambourg. La durée des délais s’est allongée notamment en raison de la durée de transport des pièces fabriquées en Chine mais assemblées en Europe. Le coût du travail y a aussi progressé de 8 % sur un an, selon Jean-Luc Charles, directeur de l’usine de Tianjin. Cadences en hausse La solution pour parvenir à plus de 45 avions, voire 50, de la famille A320 produits par mois passe pourtant obligatoirement par cette troisième usine d’assemblage d’Airbus après Toulouse et Hambourg, celle de Tianjin en Chine. Elle en produit trois par mois aujourd’hui et vise prochainement le passage à quatre par mois. Avec le succès rencontré par l’A320neo l’année dernière, il a même été question fin 2011, et selon une source interne, de réfléchir à la possibilité d’augmenter la cadence de production de quatre à neuf par mois. Détenant 6% de parts de marché en 1984 dans l’Empire du Milieu, Airbus affirme en posséder aujourd’hui 48 % (contre 52 % pour Boeing) grâce à plus de avec 800 appareils en service.