Les pertes d’exploitation d’Air France s’élèveraient à plus de 500 million d’euros en 2011, selon Alexandre de Juniac, qui a par ailleurs annoncé à quoi devrait s’attendre ses employés : régime pain sec jusqu’en 2014. Lors de l’annonce présentant les mesures d’austérité, Alexandre de Juniac a avancé vendredi des pertes d’exploitation d’Air France supérieures au demi milliard d’euros. Il n’a en revanche pas dit ce qu’il en serait pour le groupe Air France-KLM, mais on sait désormais que des suppressions de ligne sont prévues, notamment les escales d’Orlando en Floride et d’Abou Dhabi, dans les Emirats Arabes Unis et que les reports de livraison d’avion permettront de soulager la trésorerie. Les salariés d’Air France ont aussi été prévenus de leur sort dans le court terme. Pas de licenciements secs, mais gel des embauches et des salaires, accompagné de toutes une série de mini-mesures : des congés qui devront être planifiés en début d’année, moins de billets distribués à prix réduit, montant des indemnités en escale (repas et hôtels) à la baisse, jours de récupération par rapport au RTT qui devront être positionnés sur des périodes de basse activité, bonifications diminuées pour les congés pris en hiver. Pour montrer l’exemple, 400 cadres d’Air France vont voir fondre leur revenu de 17 % tandis que Alexandre de Juniac renonce à 50 % de son bonus. Dans le détail comptable, il est prévu de réaliser 255 millions d’euros sur les frais d’hébergement et sur la hausse de productivité de la maintenance, 420 millions sur les ressources humaines, 155 millions sur les frais généraux tels que publicité, déplacement, consulting. Au total, un milliard d’euros d’économies sont réalisées sur ces mesures d’urgence immédiates, mais cela reste insuffisant. Air France prévoit un plan de transformation en profondeur  à partir de juin prochain, soit après les élections présidentielles. Le réseau court et moyen courrier, sources récurrentes de pertes pour Air France, sera restructurée  pour gagner en compétitivité. Les salariés sont prévenus, Alexandre de Juniac y espère des « gains de productivité à deux chiffres ». Pour cela, les dirigeants prévoient de mener rapidement des négociations avec les syndicats.