Cinquante pilotes sont partis d’Air India pour rejoindre d’autres compagnies aériennes en raison notamment du ras-le-bol engendré par les retards de paiement des salaires ainsi que le manque de perspectives de carrière. Air India, compagnie indienne en proie à de lourdes dettes, tout comme la compagnie privée indienne Kingfisher Airlines, a vu une cinquantaine de ses pilotes quitter la compagnie ces deux derniers mois, en raison notamment des délais de retard dans le règlement des salaires. La moitié d’entre eux sont des co-pilotes et auraient rejoint une compagnie low cost indienne (IndiGo, SpiceJet ou GoAir) ainsi qu’une compagnie aérienne de Singapour « avec une flotte à prédominance d’Airbus », selon le HindustanTimes. En outre, la plupart de ces co-pilotes auraient obtenu de pouvoir passer commandant de bord d’ici trois mois pour les premiers alors qu’ils ont tous passé les programmes d’entraînement pour le devenir avec la compagnie Air India il y a cinq ans mais sans avoir jamais obtenu ce grade de commandant. Pour ce qui est des pilotes commandant de bord opérant en Boeing sur des routes internationales telles que Bombay-New York ou Bombay – Londres, ils auraient été embauchés par des compagnies du Golfe, selon la même source. Car ces derniers se plaindraient aussi de l’absence depuis septembre de prime liée à la performance, qui est une composante significative du salaire, a révélé un commandant de bord d’un Boeing qui a souhaité garder l’anonymat, rajoutant que les jeunes pilotes ne pouvaient se permettre de rester quand ils subissent des retards de salaire en raison des prêts contractés pour devenir pilotes. « Seuls ceux qui ont entre 5 et 8 ans de service restent au service de la compagnie ». Sans encore tirer la sonnette d’alarme - la compagnie possédant 2 200 pilotes - cette fuite, si elle se prolongeait et si la direction ne fait rien pour l’enrayer, pourrait créer une pénurie au sein de la compagnie nationale, selon les analystes. Le Bureau d’Air India a récemment approuvé toute une série de mesures visant à sauver de la faillite une compagnie dont les dettes cumulées s’élèvent à plus d’un milliard d’euros (1,32 milliard de dollars).