La mission d'information sur la sûreté des transports aériens, mise en place suite au reportage d’Envoyé Spécial, où l'on voyait des journalistes embarquer avec une arme dans deux avions, a rendu son rapport mardi. La sûreté des aéroports français est jugée satisfaisante, mais trente recommandations sont tout de même formulées. Le sujet d’Envoyé Spécial, « Police privée: la sécurité au rabais », qui montrait comment au mois de novembre 2010 deux journalistes ont voyagé d’abord de Roissy à Nice, puis de Marseille à Paris dans la même journée, sans que le pistolet semi-automatique 9mm démonté et caché dans leurs bagages cabine ne soit décelé, avait fait grand bruit. Mais au terme de leurs auditions, les députés Daniel Goldberg (PS) et Didier Gonzales (UMP), rapporteurs de la mission, jugent le bilan "satisfaisant" pour les aéroports français, y compris ceux qui sont spécialisés dans les compagnies "low cost". D’après eux, un scénario du type de celui 11 septembre 2001 a peu de chance de se reproduire. Ils font tout de même une trentaine de recommandations pour améliorer encore la sécurité. Le fret, souvent évoqué comme le point faible des plates-formes, devrait ainsi faire l’objet d’une vigilance accrue. D’autre part, si les rapporteurs pensent que les techniques actuelles de filtrage à plusieurs niveaux (contrôles aléatoires, filtrage des passagers et des bagages), ils préconisent aussi d’étudier le développement de nouvelles techniques comme le scanner corporel (dont l’utilisation est courante aux Etats-Unis et aux Pays Bas, mais encore au stade expérimental en France) ou le profiling (étude du comportement). Le recrutement et la formation des agents de sécurité sont également pointés du doigt. Ils demandent au gouvernement de réglementer et mieux contrôler les sociétés privées de la profession. Cette idée devrait faire réagir les agents de sûreté qui ont déjà lancé un appel à la grève reconductible dans tous les aéroports à partir de vendredi afin d’obtenir de meilleurs salaires.