La compagnie aérienne Aer Lingus a annoncé un retour aux profits pour le deuxième trimestre, tout en prévenant qu'elle allait probablement faire face à des grèves et souhaitait toujours le départ de son actionnariat de la low cost Ryanair. Après des pertes financières au premier trimestre, la compagnie nationale irlandaise a affiché des bénéfices de 25,9 millions d'euros au deuxième, fruits selon elle d'un meilleur réseau, d'une hausse de la demande, des effets de son plan de restructuration lancé il y a deux ans et surtout de l'absence de mouvement social pendant ces trois mois. Mais ce dernier point semble remis en cause: Aer Lingus prévient qu'elle pourrait se retrouver face à des grèves sévères si elle ne trouvait pas le moyen de combler un trou de 344 millions d'euros dans le fonds de pension de ses employés. Environ 16 000 personnes sont concernées par le fonds de pension, géré en commun par Aer Lingus, le gestionnaire des aéroports irlandais DAA et d'anciens employés. Et son déficit fait craindre à la compagnie une réaction brutale des personnels si on leur demande d'accepter soit une diminution du montant de leur retraite, soit une augmentation de leurs cotisations. Le syndicat Impact, responsable d'une grève en janvier qui avait coûté 15 millions d'euros à Aer Lingus, a cependant tenu des propos rassurants sur la "capacité des parties à trouver un accord". Aer Lingus a profité de l'annonce des résultats pour écarter toute possibilité de vente des actions tenues par le gouvernement, malgré les pressions de l'Union Européenne qui y voit un moyen pour l'Irlande de réduire sa dette. Et la compagnie a réitéré son envie de voir sortir de son capital la low cost Ryanair, qui détient 29% de ses parts et a essayé par deux fois d'en prendre le contrôle, son PDG Christoph Mueller expliquant à La Tribune que la low cost l'empêchait de nouer des alliances et tirait le niveau de son action en bourse vers le bas. Une enquête judiciaire a d'ailleurs été lancée.