L'espace aérien de l'Europe du nord reste fermé dimanche à cause du nuage de cendres volcaniques venu d'Islande, et les météorologues doutent qu'une amélioration puisse se produire avant plusieurs jours. Air Journal fait le point sur le phénomène. Tout d'abord, le volcan islandais Eyjafjöll est toujours en éruption, et personne ne peut dire quand cette éruption s'arrêtera. Il va donc continuer à alimenter ce nuage de cendres pendant quelques jours, semaines ou même mois. Le nuage est produit quand la lave entre en contact avec la couche de glace qui recouvre le volcan, la transformant en torrent de cendres qui dévale les pentes du volcan et se transforme en fumée au contact de la mer. Le nuage est monté jusqu'à 8 000 mètres d'altitude, devenant la proie des courants aériens, en l'occurrence le Jet Stream qui le pousse vers l'Europe. Des pluies soutenues pourraient en revanche accélérer sa dissipation. Le risque pour les avions est l'accumulation des cendres volcaniques sur le fuselage et les ailes, et leur ingestion par les réacteurs qui risquent alors de s'arrêter. C’est ce qui était arrivé en 1982 à un Boeing 747 de British Airways après l’éruption du volcan Galunggung en Indonésie: ses quatre réacteurs s’étaient brutalement arrêtés, et l’avion avait chuté sur près de 8000 mètres avant d’arriver à les redémarrer. Les compagnies aériennes préfèrent donc ne pas prendre le moindre risque. A noter toutefois que KLM et Lufthansa ont effectué des vols d'essai – sans passagers bien sûr – et leurs examens initiaux n'ont pas montré de dégâts. Des études plus poussées sont en cours. Les experts de la santé s'accordent pour rester prudent sur le danger représenté par les cendres volcaniques. Si jamais elles descendent au niveau du sol, tout dépendra de la taille des particules qui pourraient entrer dans les poumons et devenir irritantes si elles sont suffisamment fines. Mais il n'y a aujourd'hui pas de réel danger, sauf peut-être pour les asthmatiques. Pour le climat en revanche, il semblerait que le nuage ne soit pas monté assez haut pour engendrer des conséquences durables. Le principe est simple: un nuage suffisamment gros et très élevé peut obscurcir les rayons du soleil et donc entrainer une baisse de la température. C'est ce qui s'était produit en 1991 avec l’éruption du volcan Pinatubo aux Philippines: le nuage de cendres résultant était monté à 15 000 mètres d’altitude, entrainant selon des experts une baisse de la température moyenne à la surface du globe de 0,4°C pendant deux ans. Si un tel évènement parait pour le moment écarté, certains redoutent l'éruption du volcan voisin, le Katla, qui est cinq fois plus gros et pourrait avoir des conséquences dévastatrices. Sa dernière éruption remonte à 1918.