Les contrats de travail des employés belges de la compagnie aérienne low cost Ryanair, parmi lesquelles figurent le coût de l'uniforme ou le non-paiement des heures supplémentaires, ont de nouveau fait parler d'eux en Belgique. Sept semaines après la conférence de presse d'employés belges de la low cost spécialiste du vol pas cher à sa base sur l'aéroport de Bruxelles – Charleroi, qui dénonçaient des conditions de travail incompatibles avec le droit local, le quotidien Le Soir a dévoilé des extraits de contrat de travail tel que proposé par la compagnie à bas coûts irlandaise. Le droit irlandais pratiqué par Ryanair lui permet par exemple de dire à ses employés qu'ils doivent "être préparés à faire des heures supplémentaires sans être payés", que la compagnie "ne prévoit rien en matière de paiement des congés maladie", ou que le coût de l'uniforme fourni sera prélevé sur le salaire à raison de "30 euros par mois pendant 12 mois". Sans parler de la "mutation possible partout en Europe sans compensation". Des clauses condamnables dans le droit belge d'après le journal, qui précise que huit plaintes d'employés devraient être déposées dans un tribunal de Charleroi. Le syndicat CNE (Centrale Nationale des Employés), organisateur de la conférence de presse de juin, s'est déclaré choqué par tant d'injustice, notant que les employés de Ryanair "ont des conditions de rémunération et de travail qui sont beaucoup plus faibles que leurs collègues qui travaillent dans les mêmes entreprises en Belgique". Son dirigeant Tony Demonte souligne en outre que la low cost "est fortement subsidiée avec notre argent, et ne paye pas d’impôts ni de lois sociales". Ryanair s'est défendue dans Le Soir en expliquant que ces contrats ne lui étaient pas propres, mais ceux "d'une compagnie de droit irlandais qui met du personnel à disposition de différentes compagnies aériennes". Et d'avancer l'argument social, ces conditions de travail lui permettant justement d'offrir aux moins aisés la possibilité de voyager partout en Europe…