Deux jours après les émeutes qui ont fait 21 morts et 800 blessés dans les rues de la capitale thaïlandaise, la chute du nombre de vols vers le pays continue à augmenter. Le ralentissement du trafic aérien avait commencé à se faire sentir quand les opposants au gouvernement, les "chemises rouges", avaient commencé à manifester dans Bangkok. Mais les pires violences que le pays a connues depuis plus de trente ans ont encore accéléré le déclin. L'intégralité des charters depuis la Chine ont été supprimés, et l'on s'attend à une forte chute des arrivées depuis le Japon, pays qui avait fourni près d'un million de visiteurs l'année dernière. Ce sont désormais 43 nations, dont la France, qui recommandent à leurs ressortissants d'éviter la Thaïlande, ou tout au moins la capitale s'ils peuvent se rendre directement vers les plages de Krabi, Phuket et Ko Samui, ou vers le nord du pays. L'ensemble des compagnies aériennes s'attend à de fortes conséquences sur le trafic à cours terme. Pour la compagnie nationale Thai Airways par exemple, ce sont plus de 4000 annulations qui ont été enregistrées depuis que les manifestants se sont installés au cœur du quartier commercial le plus huppé de Bangkok il y a une semaine, près des grands magasins Siam Paragon et Central World. Les compagnies low-cost comme AirAsia sont également touchées et craignent le pire, la violence ayant eu lieu à proximité du quartier des routards de Khao San Road. D'autres transporteurs comme Singapore Airlines ont mis en place des systèmes d'aide aux voyageurs désirant changer de destination, proposant par exemple le changement de destination ou de date de voyage sans frais. L'aéroport de Bangkok Suvarnabhumi continue néanmoins de fonctionner normalement, contrairement à ce qui s'était passé en 2006 quand les "chemises jaunes" opposées au gouvernement de l'époque (et supportant l'actuel premier ministre) avaient bloqué l'aéroport pendant plus d'une semaine, créant des problèmes pour des dizaines de milliers de passagers. Et certains opérateurs remarquent avec un optimisme prudent que si la tension retombe, il y a peu de chance que la situation du tourisme soit pire que celle de l'année dernière quand le pays avait été touché de plein fouet par la crise mondiale.