L'hypothèse de la responsabilité des pilotes semble privilégiée dans le crash du Tupolev TU-154 qui a coûté la vie au Président polonais Lech Kaczynski, sa femme et de nombreux hauts dignitaires polonais en route pour une cérémonie en Russie. L'avion s'est écrasé près de l'aéroport de Smolensk en Russie samedi, tuant les 96 passagers et membres d'équipage à bord. Il a touché la cime des arbres à quelques centaines de mètres de l'aéroport en essayant de se poser pour la quatrième fois malgré un épais brouillard. L'analyse des conversations entre les aiguilleurs du ciel russes et les pilotes de l'avion présidentiel semble indiquer que ces derniers avaient reçu consigne de se dérouter vers un autre aéroport en raison des mauvaises conditions climatiques, selon le commandant adjoint de l'état-major de l'armée de l'air russe Alexandre Aliochin. De nombreux experts s'accordent à penser que ces tentatives répétées pourraient être dues à des pressions venant des passagers du vol, en raison de l'importance politique de la cérémonie. Rien dans les conversations entre pilotes et tour de contrôle ne laisserait croire à un problème technique à bord du Tupolev, mais les boites noires de l'appareil sont en cours d'examen dans un laboratoire russe. L'avion de l'armée de l'air, vieux de près de vingt ans, aurait déjà connu des problèmes dans le passé. Conçu au milieu des années 60, le Tupolev TU-154 a connu de nombreux accidents, parmi lesquels 37 ont causé des pertes en vies humaines. Le président polonais se rendait à Katyn pour une célébration en l'honneur des 20 000 prisonniers de guerre polonais tués sur ordre de Staline en 1940.