Les compagnies aériennes Iberia et Air Canada sont sous la menace de mouvements de grève en ce début d'été, la première de la part de ses pilotes et la seconde de son personnel commercial. La compagnie aérienne espagnole Iberia est en pleine réorganisation de son réseau domestique et régional ; mais après deux ans de négociations, elle fait désormais face au vote quasi unanime de ses 1650 pilotes en faveur d'une grève. En cause, la décision d'Iberia en mars dernier de sous-traiter environ 10% de ses lignes intérieures et régionales auprès de ses filiales, Air Nostrum et la low cost Vueling, afin de répondre au développement des compagnies à bas coûts Ryanair, easyJet et autres Air Berlin sur ces routes. Des discussions devraient avoir lieu ce lundi 30 mai 2011, la compagnie de l'alliance Oneworld étant consciente que pratiquement tous ses pilotes sont affiliés au syndicat Sepla, et qu'une grève clouerait au sol l'intégralité de sa flotte. Le syndicat n'a pas précisé de date pour la grève, tout en soulignant son peu d'optimisme sur des progrès dans les négociations. Il s'agit d'une mauvaise nouvelle également pour International Airlines Group, né de la fusion d'Iberia et British Airways. Ironie du sort, les pilotes de cette dernière viennent justement de voter en faveur de l'accord proposé, mettant fin à des mois de disputes et de grèves. Situation différente à Air Canada, dont 98,25% des 3800 agents commerciaux ont voté pour le principe d'une grève le 13 juin prochain au sujet de leur contrat de travail, la convention actuelle ayant expiré en février dernier. La compagnie nationale canadienne s'est déclarée confiante pour arriver à un accord avant la date fatidique, tout en annonçant la mise en place d'un plan de secours au cas où. Et elle assure que l'intégralité de ses vols sera maintenue. De nouvelles négociations sont prévues demain, sous l'égide d'un médiateur fédéral. La compagnie de Star Alliance n'en a également pas fini avec ses 3000 pilotes, qui ont rejeté ses dernières propositions sur leurs salaires et leurs pensions de retraites, et surtout sur  la création d'une nouvelle filiale low cost dont les employés seraient "eux aussi à bas coûts".