La compagnie aérienne indienne Air India a été forcée d’annuler au moins six vols depuis vendredi 27 mai après que plusieurs compagnies pétrolières indiennes ont refusé de remplir tous les réservoirs de ces avions en raison de factures impayées. Air India, l’une des deux compagnies aériennes appartenant à l’Etat indien avec Indian Airlines, se voit refuser l’accès complet aux pompes à kérosène, auprès de compagnies pétrolières, pourtant elles aussi publiques. La raison invoquée est l’accumulation de factures impayées. Un porte-parole d’Air India a minimisé l’incident auprès de l’AFP, en déclarant « le problème résolu », indiquant que les vols annulés n’étaient pas un « problème majeur » et que le trafic de la compagnie reviendrait à la normale. Mais depuis, d’autres vols ont dû être annulés. Les compagnies pétrolières avaient prévenu dès la semaine dernière qu’elles couperaient l’approvisionnement en carburant à moins d’un règlement. En attendant de résoudre le problème, Air India a bricolé une sortie de secours en s’approvisionnant depuis Dubaï, Londres, Paris, Francfort et Bangkok pour les vols internationaux. Elle a aussi reconfiguré son réseau en diminuant les fréquences ou en combinant des vols, une solution qui pourrait durer, car à partir du 15 juin jusqu’à septembre, commence la saison maigre en terme de trafic en Inde. La compagnie aérienne indienne, qui  s’est donné une image de « Maharadjah » du ciel (c’est sa mascotte officielle), est en fait en proie à des troubles sociaux et à un marasme financier. Et au début du mois, la compagnie a été engluée dans une grève de dix jours de ses pilotes réclamant une augmentation de salaires. Et son bilan compatble reste inquiétant : la compagnie a perdu 1,23 milliard de dollars lors de la dernière année fiscale.