La présidente de la compagnie aérienne low cost easyJet a prévenu: elle va s'attaquer au voyage d'affaires et se concentrer sur les villes de Paris, Genève et Londres, et tant pis pour les lignes touristiques qui ne sont pas rentables – elles seront supprimées. S'exprimant hier lors de l'inauguration de la route Londres – Amman, Carolyn McCall a annoncé un "assaut" sur les voyageurs d'affaires, qui représentent aujourd'hui 18% de ses passagers. Après cinq mois d'essai au travers d'agents de voyage, easyJet va recruter sa propre force de vente corporate et proposer sur son site internet des billets flexibles, permettant des changements de vol pendant les quatre semaines précédant le départ prévu, l'enregistrement gratuit des bagages ou l'embarquement prioritaire. Paris, Genève et Londres seront au cœur de la nouvelle équipe de 15 vendeurs, qui seront chargés de démarcher les grandes entreprises et les multinationales. Mais easyJet rejette l'idée d'introduire une classe affaire dans ses Airbus, et ne fait pas du choix des sièges une priorité, se posant en "compagnie égalitaire" pour ses passagers. Contrepartie de ces efforts vers les passagers haut de gamme: la compagnie sera "très, très dure" avec les routes les moins rentables. EasyJet donne l'exemple d'Helsinki, dont elle vient d'annoncer son départ, comme conséquence directe de la hausse des prix du pétrole. "Nous prendrons des décisions brutales là où c'est nécessaire", a déclaré Carolyn McCall, rappelant que la crise obligeait toutes les compagnies à réétudier leur réseau.